)1999 : détail(

durée : 26 mn

Cette vidéo a été tournée pendant un an, du 1er janvier au 31 décembre 1999, chaque matin et chaque soir à l’exception des week-ends, vacances et jours fériés.

Le dispositif ? Une caméra posée sur un pied pour un plan fixe, toujours le même, cadré sur la porte d’entrée de l’appartement de l’artiste.

Que voit-on ? Un homme qui entre et qui sort.

Très vite on comprend qu’il part le matin et rentre le soir de son travail: sur l’écran, en bas et à gauche, dates et heures de chaque entrée et sortie sont indiquées.

On entend le bruit des pas sur le parquet, celui des clés qui s’introduisent dans la serrure, de la porte d’entrée qui s’ouvre, de la porte d’entrée qui se referme.

Chaque entrée, chaque sortie dure sept secondes.

Entre les deux : rien.

La journée entière est mise entre parenthèses, réduite à ces deux moments.

Insensiblement on découvre que la lumière du jour se modifie au rythme des saisons.

Au rythme des saisons aussi le vêtement change, se fait plus ou moins léger. Les cheveux poussent, sont coupés. Petits riens que la caméra enregistre quotidiennement.

Mises bout à bout – cut – ces séquences minuscules portent d’abord à rire. Que se passe-t-il se demande-t-on devant ces entrées et sorties à répétition, burlesque. Les portent claquent ?

Le premier rire passé, pourtant, un certain malaise s’installe.

Comme chaque fois que le temps est à l’oeuvre.

 

©Michel Nuridsany, critique d’art et écrivain, 2001